Pour l'avenir de l'humanité comme celui de la planète, il faut renverser l'impérialisme

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13 décembre 1996

Il faut renverser l'impérialisme. Pour l'avenir de l'humanité, pour celui de notre planète les deux sont liés.

La mise en accusation des pays pauvres dans la dégradation de l'environnement est particulièrement odieuse. Bien sûr que la pauvreté entraîne une surexploitation de certaines ressources naturelles, qui appauvrit notamment les sols, ce qui à son tour aggrave la pauvreté ; mais, qui a fait de vastes contrées africaines, asiatiques, etc. regorgeant de richesses naturelles, des pays aujourd'hui pauvres, sinon l'impérialisme qui les a pillés pour devenir le détenteur des richesses mondiales, et qui les saigne, aujourd'hui encore, plus que jamais ?

De quel droit les défenseurs de l'impérialisme prétendent-ils exiger des pays réduits au sous-développement économique une politique de protection de l'environnement que l'Europe ou les Etats Unis ont eux-mêmes totalement ignorée pendant les siècles où ils ont accumulé les richesses sur le dos du reste du monde ?

C'est un véritable scandale de plus de voir des autorités, écologistes compris, mettre les paysans pauvres en cause parce qu'ils brûlent de la végétation pour pratiquer leur agriculture. Certes, ce genre d'agriculture sur brûlis n'arrange pas l'état des sols à la longue, mais les paysans pauvres qui y recourent n'ont pas de choix. Et s'ils mettent la forêt à contribution, c'est parce que le système ne leur permet pas de se débrouiller autrement pour ne pas mourir de faim, et que le bois est indispensable pour faire cuire les aliments et se chauffer.

Alors que les capitalistes n'ont besoin du bois que pour leurs profits.

Le même système économique a engendré un accroissement considérable des richesses à un bout, concentrées dans une minorité de pays, et le sous-développement à l'autre, pour la majorité. Au nom du profit capitaliste, et du profit rapide, il a accumulé les catastrophes, les crises, un gâchis immense, deux guerres mondiales et d'innombrables guerres "locales" ; il a ravagé la nature sur la terre entière... et, aujourd'hui, ses plumitifs se permettent d'accuser les principales victimes, les pauvres du Tiers Monde, de ne pas voir plus loin que leurs ventres creux ! Ils osent les accuser d'irresponsabilité écologique !

Les maladies respiratoires sont une des premières causes de mortalité parmi les femmes de l'Inde. Parce que les pauvres fourneaux sur lesquels elles cuisinent fonctionnent avec des combustibles charbon de mauvaise qualité, bouses de vache, déchets agricoles qui sont extrêmement polluants pour l'air ambiant et nocifs. Et l'"expert" occidental, l'écologiste institutionnel, se dit que ces centaines de millions de démunis qui peuplent l'Inde et la Chine sont bien irresponsables, car étant donné leur nombre ils augmentent la teneur de l'atmosphère en gaz carbonique pour toute l'humanité...

Bien sûr, il vaudrait mieux pour toute l'humanité que les forêts tropicales soient préservées, que la composition de l'atmosphère terrestre soit respectée, que la diversité des espèces vivantes, végétales et animales, soit entretenue, que les ressources offertes par la nature soient gérées dans le souci de leur renouvellement et de l'avenir. Il vaudrait infiniment mieux, même. Mais, aujourd'hui, dans le cadre du système actuel, comment les peuples pourraient-ils concilier de pareils impératifs avec les nécessités élémentaires de leur survie, auxquelles ils sont réduits ? On voit bien que, dans les pays riches eux-mêmes, le respect de l'environnement se heurte à la recherche dominante de la rentabilité capitaliste.

C'est le système économique lui-même qui est en cause.

Contrairement à ce que feint de croire une partie du mouvement écologiste, qui se borne à dénoncer les "excès du libéralisme", ces problèmes sont, pour l'essentiel, sans solution dans le cadre de la société capitaliste.