Mélenchon, insoumis aux intérêts des travailleurs

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mai-juin 2017

Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, Jean-Luc Mélenchon a eu du mal à cacher sa déception de terminer quatrième dans la course à l’Élysée, manquant de 620 000 voix la qualification pour le second tour. Comme nombre des électeurs de la France insoumise, il a cru que la dynamique de sa campagne serait suffisante pour y parvenir. Incarnant le vote utile à gauche, il a siphonné les voix du socialiste Benoît Hamon. En rassemblant 7 millions de voix, Mélenchon en a gagné 3 millions par rapport à 2012. Cela lui permet de se poser, après le séisme politique qui a écarté de la présidence les candidats des deux partis traditionnels de l’alternance, comme le leader de la gauche.

Pour autant, cette progression ne reflète pas une poussée à gauche au sein de l’électorat populaire. Mélenchon est arrivé largement en tête dans les banlieues ouvrières des grandes villes (34 % en Seine-Saint-Denis), en particulier celles dirigées par le PCF qui s’était rallié dans la douleur à sa candidature (47 % à Gennevilliers ou 35,7 % à Vénissieux), dans des villes traditionnellement à gauche (29,9 % à Lille ou 29,1 % à Toulouse) ou encore dans quelques départements jusque-là acquis au PS (26,7 % en Ariège, 23 % en Dordogne). En se posant en champion de l’écologie, il a réussi à capter une partie des voix écologistes (28,9 % à Grenoble où le maire est EELV). Mélenchon aurait réussi à attirer un quart des jeunes électeurs de 18 à 25 ans, autant que Marine Le Pen.

Partout, Mélenchon bénéficie avant tout de l’effondrement du Parti socialiste. Après les cinq années de politique antiouvrière du PS, qui ont écœuré les électeurs socialistes les plus fidèles, Mélenchon récupère une partie des voix qui s’étaient portées sur Hollande en 2012. Ces électeurs-là ont bien sûr voulu affirmer leur aspiration à une société plus égalitaire, à des mesures favorables aux classes populaires, en même temps que leur rejet des politiciens qui se relaient au pouvoir pour servir la finance, qu’ils prétendent combattre au cours des élections.

Mais Mélenchon ne récupère pas toutes les voix de Hollande, loin de là. Les autres se sont portées sur Macron mais aussi sur Le Pen, en particulier dans les régions et les villes ouvrières les plus sinistrées par le chômage et la pauvreté persistante. Dans certaines villes, Mélenchon a sans doute limité ce transfert, comme à Marseille où il est arrivé en tête avec 24,82 %, quand Le Pen a peu augmenté son score, passant de 21,2 % en 2012 à 23,7 % en 2017. Mais le glissement bien réel d’une partie des voix ouvrières vers la démagogue xénophobe, lourd de dangers pour l’avenir, suffit à prouver que le score de Mélenchon ne résulte pas d’une poussée à gauche dans la société.

Un programme réformiste

S’il a adopté, comme tous les candidats, une posture antisystème et trouvé les mots pour l’incarner, Mélenchon s’est employé à apparaître tout au long de sa campagne comme un dirigeant politique responsable des « intérêts de la France ». Si Mélenchon s’est dit prêt à renverser beaucoup de choses, la Constitution, la Ve République ou les traités européens, il n’a jamais envisagé, et pour cause, d’imposer la moindre mesure coercitive aux grands groupes industriels de ce pays. Prétendre redonner le pouvoir au peuple sans l’enlever des mains des grands bourgeois qui le possèdent relève de l’enfumage.

Comme son mentor Mitterrand l’avait fait avant lui, Mélenchon a fait toute sa campagne en répétant en substance : « Votez pour moi et votre vie va changer » ! Si l’on en croit ses clips ou ses dépliants de campagne, le magicien Mélenchon arrive à l’Élysée, et hop ! « 3 millions d’emplois seront créés par la relance de l’activité et la transition écologique », « je pourrai partir à la retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation ». À aucun moment il n’a expliqué comment il allait imposer ces mesures aux grands patrons et aux banquiers qui possèdent les capitaux, dirigent toute l’économie et disposent de relais puissants dans tous les rouages de l’appareil d’État pour faire valoir leurs intérêts ; comment il allait abattre ce fameux « mur de l’argent » que tous les candidats de la gauche réformiste, de Léon Blum à François Mitterrand en France ou Alexis Tsipras en Grèce, ont fait mine de découvrir en arrivant au pouvoir pour justifier leurs renoncements. Pour affirmer aux capitalistes qu’ils n’avaient rien à craindre, Mélenchon a promis de ramener l’impôt sur les bénéfices des sociétés de 33 % à 25 %. Comme les autres candidats, il a justifié cette mesure au nom des petites entreprises étranglées par l’impôt, tandis que les plus grandes disposent de multiples moyens comptables pour en être exonérées.

Si le programme de Mélenchon, intitulé L’avenir en commun, était certes plus séduisant que les sacrifices et l’austérité promis par Fillon ou Macron, il ne valait pas plus que les promesses de Hollande en 2012 d’instaurer un impôt à 75 % sur les hauts revenus ou de combattre son ennemie la finance. Sur le fond, il était bien plus modéré que le Programme commun de gouvernement signé entre le PCF et le PS en 1972 et que Mitterrand recycla pour se faire élire en 1981.

Un nationalisme exacerbé et une posture antieuropéenne

En choisissant « la France insoumise » comme slogan de campagne, Mélenchon a d’emblée choisi de se placer sur le terrain du nationalisme et du souverainisme, suggérant ainsi que tous les Français, de Patrick Drahi patron de SFR à l’intérimaire sous-payé qui installe la fibre dans les immeubles, auraient les mêmes intérêts. Pire, au fur et à mesure qu’il progressait dans les sondages, Mélenchon est allé jusqu’à interdire la présence des drapeaux rouges et la reprise de l’Internationale dans ses meetings. Cela lui a même valu les hommages, intéressés mais significatifs, du vieux Le Pen, à la pêche aux voix pour sa fille dans l’entre-deux-tours.

Ce délire cocardier n’est ni nouveau ni anodin. C’est le PCF qui commença, dès 1936 et surtout dans la période 1944-1947, à remplacer le drapeau rouge du mouvement ouvrier par le drapeau bleu-blanc-rouge de la patrie, celui des batailles de Verdun et des conquêtes coloniales. Ce changement symbolisait sa participation ou son soutien à des gouvernements mis en place pour sauvegarder l’ordre bourgeois, en désamorçant la combativité des travailleurs dans des périodes de crises politiques. En remplaçant méthodiquement depuis plusieurs décennies la devise « prolétaires de tous les pays, unissons-nous » par l’amour de la patrie, et « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » par le « voter utile », les dirigeants des partis socialiste et communiste ont pavé l’accès des idées du Front national à la conscience – ou plutôt l’inconscience – des classes populaires.

Comme d’autres, dont le Front national, Mélenchon n’a cessé de rendre l’Union européenne (UE) et la Banque centrale européenne (BCE) responsables de tous les maux dont souffrent les travailleurs, à commencer par les suppressions d’emplois et l’austérité. La sortie de l’UE qu’il laisse entrevoir est largement une posture. Son plan A pour « négocier une refondation démocratique, sociale et écologique » est suffisamment flou pour lui permettre tous les retournements. En tapant sur l’Union, il participe à la diversion qui vise à exonérer les véritables responsables du chômage et de la misère. Il obscurcit la conscience des exploités en leur désignant des boucs émissaires. Si Sarkozy ou Hollande ont imposé l’austérité budgétaire, ce n’est pas sous la contrainte de Bruxelles ou de Berlin. C’est une exigence des capitalistes et des banquiers, en premier lieu français, qui préfèrent spéculer dans la finance plutôt qu’investir. Tous les États européens, y compris l’Allemagne, se sont assis sur le Pacte de stabilité qui encadre le déficit des États en 2008 et 2009, quand il fallait sauver les banques. La dérégulation du Code du travail, la loi El Khomri, ce n’est pas une exigence de Jean-Claude Junker ou d’Angela Merkel, mais du patronat français. Si tant est qu’un futur président Mélenchon obtienne la transformation de l’euro de monnaie « unique » en monnaie « commune », comme le réclame aussi Le Pen, et restaure la souveraineté de la Banque de France face à la BCE, ce sont toujours la Société générale, BNP-Paribas ou la holding financière de la famille de Wendel qui dicteront la politique monétaire du pays, comme les « 200 familles » actionnaires de la Banque de France l’ont fait au cours des 19e et 20e siècles. Quant aux travailleurs ou aux retraités, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer devant la flambée des prix et l’effondrement de leurs salaires ou de leurs pensions.

En promettant de supprimer la directive européenne sur les travailleurs détachés, sans contester par ailleurs le droit des patrons à fixer le montant des salaires et les conditions de travail, à embaucher des intérimaires ou des sous-traitants, Mélenchon distille le poison de la division dans la tête des travailleurs. Quelles que soient les contorsions pour la nuancer par la suite, sa déclaration à l’été 2016, selon laquelle « les travailleurs détachés volent le pain des travailleurs d’ici », fait directement le jeu du Front national.

Ce n’est pas un hasard non plus si Mélenchon a tenu à se montrer ferme vis-à-vis des migrants sans papiers au cours de la campagne. Il a certes donné des gages à tous ceux de ses électeurs qui sont, bien heureusement, choqués par le sort réservé aux migrants refoulés aux frontières de l’Europe ou exploités sur les chantiers, en promettant de « donner des papiers à ceux qui ont un contrat de travail » (émission « On n’est pas couché », sur France 2, le 11 mars). Mais c’est pour ajouter aussitôt « Il n’y a pas de moyen d’occuper tout le monde » et s’engager à renvoyer les sans-papiers qui n’ont pas de travail car « c’est la loi » et « je ne sais pas quoi en faire » ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne combattra pas l’influence des idées du Front national dans la classe ouvrière avec de tels propos !

Une posture d’entre-deux-tours pleine de calculs

Écarté du second tour, Mélenchon a refusé d’annoncer publiquement sa position, laissant à ses électeurs le choix de s’abstenir, de voter blanc ou de voter Macron. Avec cette position, Mélenchon s’est attiré les foudres d’une large part de la classe politique et des médias. C’est assez cocasse pour celui qui, en 2002, avait apporté sa contribution à la meute de tous ceux qui fustigeaient notre camarade Arlette Laguiller parce qu’elle refusait de voter Chirac, qui n’avait absolument pas besoin des voix de la gauche pour l’emporter face à Jean-Marie Le Pen. Mélenchon était alors ministre dans le gouvernement de la gauche plurielle. Lionel Jospin et Robert Hue, les candidats du PS et du PCF, venaient de perdre 4 millions de voix à eux deux. La campagne pour dramatiser l’accès de Le Pen au second tout était alors destinée à faire oublier que la déroute de Jospin résultait de la soumission de son gouvernement aux exigences patronales, avec des privatisations et des plans de licenciements massifs durant son mandat. Mélenchon y apporta sa pierre.

Si Mélenchon n’a pas la même position en 2 017, ce n’est pas qu’il vise à élever le niveau de conscience de ses électeurs, à leur donner des armes pour combattre les idées et l’influence du Front national, et une boussole pour s’y retrouver dans le magma politique actuel. Bien au contraire, ce sont encore, comme en 2012 mais dans un contexte bien différent, des calculs politiciens. Avec ce choix, Mélenchon n’a voulu se couper ni de ses électeurs qui ont refusé d’apporter leur voix à Macron, le parrain de la loi travail, ni de ceux qui se résignaient à voter pour lui en croyant ainsi faire barrage à Le Pen. Mélenchon vise ainsi l’avenir. Il vise en premier lieu les élections législatives, où il espère transformer les voix qui se sont portées sur son nom en dizaines de députés de la France insoumise. Lors de son intervention très attendue sur sa chaîne Youtube au lendemain du premier tour, il a compté 451 circonscriptions dans lesquelles il dépasse les 12,5 % des inscrits, permettant de se maintenir au second tour. S’il n’a pas la naïveté d’espérer obtenir une majorité parlementaire, il veut apparaître comme le chef de file, à gauche, de l’opposition à Macron. Il fait un calcul symétrique à celui de la droite, comme Baroin pour Les Républicains, qui se prépare à devenir Premier ministre dans un gouvernement de cohabitation dans l’hypothèse où Macron n’obtiendrait pas de majorité parlementaire. D’ailleurs Mélenchon, interviewé le 30 avril sur TF1, a explicitement postulé pour être Premier ministre dans un gouvernement de cohabitation. Devenir Premier ministre du président-banquier Macron, garant des institutions de la Ve République, chef des armées et maître de la politique étrangère, ne semble pas poser de problème à l’insoumis Mélenchon ! Une telle configuration est hautement improbable, car le système électoral et les rapports de force favorisent largement le président élu et les notables de la droite restent bien implantés dans le pays.

Cette hypothèque politicienne, qui ne concerne en rien les travailleurs et leurs intérêts, sera levée le 18 juin. Mais Mélenchon et ceux qui animent la France insoumise visent au-delà de cette échéance. L’effondrement du système de l’alternance droite-gauche révélé par l’élection présidentielle laisse le champ libre à de multiples manœuvres.

Grandes manœuvres et choix cruels pour les dirigeants du PCF

Pour espérer obtenir des députés, Mélenchon, ses amis et ses alliés de cœur ou de raison, devaient d’abord s’entendre sur la désignation des candidats.

 En 2012, si le Front de gauche, rassemblement du PCF, du Parti de gauche et des divers groupes qui soutenaient Mélenchon, avait obtenu dix députés, c’était pour la plupart ceux du PCF, bien implantés dans leur circonscription. Le PCF était alors la principale force militante de la campagne de Mélenchon, que celui-ci avait pris soin de ménager.

En 2017, Mélenchon n’a cessé de mettre le PCF au pied du mur, déclarant sa candidature sans le consulter, acceptant le soutien de ses militants et le parrainage de ses élus, sans jamais rien lui concéder en échange. Les dirigeants du PCF, eux, n’ont cessé de tergiverser, hésitant entre la présentation de leur propre candidat et le ralliement à Mélenchon. Après que les membres du PCF, consultés en novembre 2016, se sont prononcés, à moins de 53 %, dans le sens de leur ralliement, les dirigeants n’ont cessé de prôner « l’unité à gauche », tentant sans espoir de marier Hamon et Mélenchon. Dès le début, certains cadres du PCF, comme Marie-George Buffet, ont soutenu Mélenchon, quand d’autres rechignaient, comme le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne.

Pour les législatives, les dirigeants du PCF étaient confrontés aux mêmes choix cruels, mais avec un enjeu encore plus important : la survie de leur parti, de son indépendance et même de son existence, tant son financement et son fonctionnement dépendent de ses élus, et d’abord de ses parlementaires. Depuis le début, le PCF refuse de s’enfermer dans un accord exclusif avec la France insoumise et de s’interdire des accords, locaux ou même nationaux, avec le PS comme il le fait régulièrement. C’est la raison pour laquelle il a désigné depuis de longs mois ses candidats aux élections législatives sans attendre ni le résultat de la présidentielle ni celui des tractations avec la France insoumise. Dans de nombreuses circonscriptions, et pas seulement celles des députés sortants, les militants du PCF ont démarré leur campagne dès la présidentielle, utilisant la notoriété de Mélenchon, sa photo et ses slogans, au grand dam des candidats putatifs de la France insoumise.

Mélenchon de son côté vise clairement à la disparition du PCF en tant que parti indépendant et au ralliement individuel de ses militants à la France insoumise. Misant sur la dynamique de sa campagne, ses près de 20 % au premier tour de la présidentielle, avec de gros scores dans certaines circonscriptions, il entend imposer à tous les candidats investis par la France insoumise de signer une charte dans laquelle ils s’engagent à dépendre de son association de financement et à accepter une discipline de vote dans le futur groupe parlementaire. Certains dirigeants du PCF, dont la députée sortante Marie-Georges Buffet investie par la France insoumise, sont visiblement prêts à l’accepter. Mais pour la plupart des autres, accepter un tel accord équivalait à un suicide organisationnel à plus ou moins brève échéance. Ils ont d’abord tenté d’obtenir un label commun sous lequel les candidats de chaque organisation pourraient garder leur indépendance. Devant la fin de non-recevoir de la France insoumise, ils ont tenté de négocier un accord réduit à quelques circonscriptions. À quelques jours de l’ouverture du dépôt des candidatures, les négociations ayant échoué, le PCF et la France insoumise partaient pour présenter des candidats concurrents dans la plupart des circonscriptions. Les uns et les autres se renvoient la responsabilité de la division qui risque de priver le PCF de ses derniers députés et la France insoumise du groupe parlementaire espéré.

Mais ni les travailleurs, ni même les militants sincèrement préoccupés de l’avenir de la classe ouvrière, n’avaient quelque chose à attendre de la réussite d’une telle alliance électorale. Ils n’ont rien à regretter. Qu’importe aux classes populaires que la France insoumise ait 20, 50 ou même 100 députés ? Qu’importe que le PCF conserve ou non ses députés s’ils ne servent, comme c’est le cas aujourd’hui, qu’à répéter aux travailleurs qu’ils proposent de bonnes lois, qu’ils publient de bons rapports que personne ne lit, qu’ils sont au fond de bons avocats pour les salariés dont l’usine est menacée de fermeture, ou qu’ils utilisent leur réserve parlementaire pour aider des associations méritantes ? Minoritaires, les députés n’ont aucun pouvoir. Majoritaires, ils se soumettent aux décisions du gouvernement ou ils sont piétinés par l’usage du 49-3 ou le recours aux ordonnances.

L’avenir des travailleurs ne se joue pas plus au Parlement qu’à l’Élysée ou à Matignon. Il se joue dans leur capacité à retrouver confiance dans leur propre force collective, eux qui produisent tout et font marcher toute la société, leur capacité à retrouver la conscience qu’ils ont des intérêts communs, par-delà les entreprises, par-delà les secteurs dans lesquels ils travaillent, par-delà leurs origines, leur religion et par-delà les frontières, leur capacité à renouer avec les idées de la lutte de classe. Ce qui importe pour l’avenir, c’est que des hommes et des femmes retrouvent cette conscience et ces perspectives, qu’ils s’attellent à les diffuser contre vents et marées auprès de leurs collègues de travail, dans leur quartier, auprès de leurs proches.

11 mai 2017