La police, une arme de classe contre les travailleurs

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mai-juin 2017

Depuis deux ans, la police a été souvent au centre de l’actualité, à des occasions aussi diverses qu’en apparence contradictoires : proclamée « défenseure héroïque de la population » après les attentats de 2015, elle a depuis de nouveau suscité l’indignation légitime d’une partie de l’opinion, notamment au cours des manifestations contre la loi travail et l’agression sauvage dont a été victime le jeune Théo à Aulnay-sous-Bois, le 2 février dernier.

Les communistes que nous sommes n’ont pas plus encensé la police au lendemain des attentats qu’ils ne sont surpris des violences policières, du racisme dont celle-ci fait preuve, de sa brutalité envers les pauvres. Tout simplement parce que la police, dans une société inégalitaire et déchirée par les rapports de classes, ne peut sortir de ce double rôle : intervenir pour parfois protéger la population, et en même temps être le chien de garde de l’ordre social, dressé et entraîné à mordre les pauvres qui se révoltent ou ne respectent pas les lois de la classe dominante.

Le comportement de la police peut varier d’une période à une autre, parce qu’il est en large partie déterminé par la violence des rapports sociaux eux-mêmes. Mais il n’y a pas, et il ne pourra pas y avoir de « bonne police » tant que la société sera construite sur des bases inégalitaires.

La police contre les classes populaires

Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher, puis du Bataclan, en 2015, une campagne très politique a été menée pour ériger les forces de l’ordre en héros. Lors de l’immense manifestation du 11 janvier, qui avait pour but de symboliser l’unité nationale voulue par Hollande, on a vu des centaines de manifestants aller serrer la main des CRS, leur adresser encouragements et félicitations, voire brandir des pancartes « Merci la police ». Il y eut jusqu’à l’ex-contestataire, ex-anarchiste, ex-révolté, ex-chantre de la lutte armée se demandant naguère « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?» le chanteur Renaud, pour se vanter dans une chanson d’avoir « embrassé un flic ».

Ce sentiment que la police protège la population, dans un climat de peur entretenu par la multiplication des attentats, n’a rien d’étonnant. Et c’est un fait que l’intervention de policiers a permis d’éviter des attentats. Mais il n’est pas inutile de rappeler qu’en même temps, selon les chiffres des associations de défense des droits de l’homme, il y a eu au moins 126 personnes tuées par la police française ces quinze dernières années, ce qui n’est pas beaucoup moins que le bilan des attentats du 13 novembre 2015. Et les policiers responsables de ces bavures sortent le plus souvent indemnes des procès, lorsque ceux-ci ont lieu.

La vague d’idolâtrie des policiers s’est un peu calmée lorsque, il y a un an, les semaines de manifestations contre la loi El Khomri ont montré la police sous son visage le plus habituel : une force de répression dont la fonction sociale est de frapper des manifestants et de procéder à des contrôles musclés. Les images de jeunes lycéennes traînées par les cheveux ou de ce lycéen prenant un coup de poing en plein visage par un policier deux fois plus grand et fort que lui ont choqué. Mais elles n’ont pas surpris ceux qui n’ont pas oublié à quoi sert la police. Tout comme elles n’ont certainement pas surpris les jeunes habitants des cités populaires, dans lesquelles ce type de comportement ne se déroule pas seulement à l’occasion de manifestations, mais tous les jours, au pied des immeubles.

L’ignominie du viol de Théo a mis cet événement à la une des médias. Mais combien de femmes sont malmenées et agressées verbalement, voire sexuellement, dans les commissariats, sans que cela donne lieu à tant d’émoi ? Et combien de jeunes sont tabassés dans les quartiers populaires sans qu’aucun média n’en parle ? Le jeune homme qui, quelques jours après le viol de Théo, a raconté son tabassage par le même policier, n’aurait jamais été entendu si l’affaire Théo n’avait pas eu lieu.

Il n’est que de voir les témoignages qui ont fait suite à l’intervention policière au lycée Suger de Saint-Denis, le 7 mars dernier, pour s’en convaincre. Cinquante lycéens dont la plupart n’avaient strictement rien à voir avec les violences qui venaient de se dérouler dans le lycée ont été arrêtés, menottés, insultés, certains frappés, et gardés à vue jusqu’à 36 heures. Leur seul crime, en l’occurrence, était d’être des jeunes dans un lycée de banlieue populaire.

Les violences policières sont des violences de classe. Les jeunes bourgeois des quartiers riches, quand ils sortent de chez eux, ne craignent pas la police, ne risquent ni de se faire violemment contrôler, ni d’être frappés pour n’avoir pas assez vite sorti la carte d’identité, ni de se faire asperger de gaz lacrymogène pour n’avoir pas baissé les yeux.

Les violences policières ne sont que le reflet de l’organisation générale de la société : cette société servile pour les puissants et impitoyable pour les pauvres forme une police qui l’est tout autant.

Police républicaine ou gardienne de l’ordre bourgeois ?

Pourtant, à la suite de l’affaire Théo, lors d’un rassemblement de protestation organisé place de la République à Paris le 19 mars, on a vu se succéder à la tribune des responsables d’associations, de syndicats, voire des militants de gauche, répétant en boucle la revendication de « retour à une police républicaine ». Sans parler de ceux qui expliquaient les violences policières par le manque de formation des forces de l’ordre. Comme si un petit stage de formation (à quoi, d’ailleurs ? au civisme ? à la politesse ?) pouvait remédier au caractère violent de la police et à son impunité !

Mais la revendication de « police républicaine » mérite qu’on s’y arrête. Ne serait-ce que pour rappeler que la république dans laquelle nous vivons n’est pas une république en soi. Elle est, comme tout régime politique, caractérisée par des rapports de classes. La France vit sous un régime de république bourgeoise, un régime qui laisse une certaine dose de liberté d’expression à ses habitants, pour autant que ne sont pas remis en cause les principes sacrés de la bourgeoisie, au premier rang desquels la propriété privée. Dans cette société, les policiers sont peut-être des « gardiens de la paix » et des « forces de l’ordre » mais de la paix sociale et de l’ordre bourgeois.

Vu sous cet angle, faire mine de s’étonner de ce que la police réprime et agresse est, là encore, au moins naïf, et en réalité mensonger dans la bouche de politiciens de gauche. Et accuser la police de ne pas être républicaine n’a aucun sens. On pourrait accuser la police de n’être pas républicaine si elle participait à un coup d’État pour mettre en place une dictature militaire, par exemple, et c’est arrivé bien souvent dans l’histoire. Mais en dehors de ce cas, la police se comporte conformément aux règles de la république bourgeoise. Et au-delà, elle ne se préoccupe pas du régime sous lequel elle officie ni de la couleur politique du gouvernement.

Il suffit d’imaginer – et le cas a peut-être existé – un policier français qui aurait eu une carrière de trente années, commencée en 1934. Sa première mission aurait été, le 6 février 1934, sous un gouvernement de droite, de combattre dans la rue contre les milices fascistes qui marchèrent ce jour-là sur l’Assemblée nationale. Quatre ans après, il aurait réprimé tout aussi brutalement la grève générale du 30 novembre 1938, qui se solda par la condamnation à la prison de plus de 500 grévistes. Moins d’un an plus tard, il aurait appliqué les décrets de dissolution et d’interdiction des organisations ouvrières avant de jouer, pendant le régime de Pétain, le rôle particulièrement ignominieux que l’on sait dans la chasse zélée aux Juifs. Le même policier, après avoir participé à la rafle du Vél’d’Hiv et à l’arrestation quotidienne de Juifs et de communistes pour les envoyer vers les camps d’extermination, se serait ensuite vu amnistier de tout crime à partir de la fin de la guerre, passer tranquillement de policier vichyste à policier de la IVe République, et se retrouver à réprimer avec une extrême violence les grèves de mineurs du Nord, en 1948. Et il aurait pu finir sa carrière à Charonne, le 8 février 1962, où la police tua huit manifestants contre la guerre d’Algérie, ou le 17 octobre 1961, où plusieurs centaines d’Algériens furent abattus par la police et jetés à la Seine.

Bien sûr, il est peu probable qu’un seul policier ait connu tous ces événements, mais l’institution qu’est la police, elle, a connu tous ces événements et bien d’autres encore. Sous le Front populaire, sous Vichy, sous de Gaulle, sous la gauche comme sous la droite, la police a toujours réprimé et même assassiné sur ordre, quand cela était jugé nécessaire par les tenants de l’ordre capitaliste.

Des détachements spéciaux d’hommes armés

Cela fait plus d’un siècle qu’Engels d’abord, puis Lénine, ont défini l’État comme étant avant tout composé de « détachements spéciaux d’hommes armés » protégeant les intérêts de la classe dominante. Parce qu’elle est profondément injuste et inégalitaire, parce qu’elle est fondée sur l’exploitation, parce qu’elle fait cohabiter une minorité de riches avec un océan de pauvres, la société capitaliste ne pourrait exister sans ces détachements spéciaux d’hommes armés qui imposent par la force le respect de l’ordre social. À commencer par le respect de la propriété, puisque l’une des principales tâches de la police est d’empêcher le vol. Et à plus grande échelle, la tâche de la police – et de la gendarmerie – consiste à encadrer les manifestations et à mater les révoltes lorsqu’elles dépassent un cadre admissible à un moment donné, pour un gouvernement donné.

Mais pas seulement. La société capitaliste est une société qui génère de la violence, de la délinquance, du vol, et pas seulement des pauvres qui volent des riches mais, le plus souvent, des pauvres qui volent ou agressent d’autres guère plus riches qu’eux. Dans ces conditions, il est évident que la police a aussi un rôle social dont une société divisée en classes ne pourrait se passer. Et il en sera ainsi tant que la société sera déchirée par les inégalités sociales. Y compris longtemps après une révolution, il y aura encore des tâches de police à exercer d’une manière ou d’une autre, quand bien même ce sera par la population elle-même. Exactement comme l’État, la police ne dépérira, pour reprendre les termes d’Engels, que lorsqu’elle sera devenue inutile, c’est-à-dire quand la société sera devenue communiste.

Ces deux caractères de la police, à la fois répressive et utile, varient selon les lieux, les temps, les situations. La police n’est pas en dehors de la société et son comportement comme ses actions dépendent de nombreux facteurs politiques et sociaux. Sans chercher à minimiser le caractère révoltant des violences policières dans ce pays, il faut tout de même relever que la France, depuis des décennies, vit dans une période de relative stabilité sociale qui a rendu inutile une répression systématique et meurtrière des manifestations. Les morts en manifestation se comptent dans ce pays sur les doigts d’une main depuis les années 1970. Ce n’est pas parce que la police est devenue meilleure ou plus républicaine, c’est tout simplement parce qu’aucun mouvement n’a menacé sérieusement l’ordre bourgeois depuis des décennies et que la stabilité du système est pour l’instant fermement établie.

Il n’en va pas de même, évidemment, dans bien des pays du tiers monde, où les manifestations ouvrières se soldent souvent par des morts. Et même dans d’autres démocraties bourgeoises, le comportement quotidien de la police n’est pas le même qu’en France, à commencer par les États-Unis, où les policiers ont tué l’an dernier plus d’un homme par jour.

Mais ici comme ailleurs, le comportement de la police changera lorsque changeront les rapports sociaux. C’est la raison pour laquelle parler, comme cela a souvent été entendu pendant les manifestations contre la loi travail dans la bouche de militants du mouvement, d’une « répression inouïe » et d’une violence « jamais vue », est une erreur. Une erreur historique, d’abord, parce que le mouvement ouvrier a connu des répressions infiniment plus brutales et plus meurtrières. Et une erreur politique, parce que croire que des coups de matraque et des gaz lacrymogènes, c’est cela la répression policière, c’est risquer d’être bien démuni lorsque la police traitera à nouveau les manifestants à la mitrailleuse.

Il ne fait pourtant pas de doute que cela arrivera de nouveau, y compris en France, le jour où les travailleurs relèveront la tête et contesteront les fondements de l’ordre social.

De fausses solutions

C’est pourquoi nous ne reprenons pas la revendication mise en avant notamment par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de « désarmement de la police », une revendication pacifiste qui traduit les mêmes illusions réformistes que ceux qui ont lutté, par le passé, contre le « surarmement ». Et puis, qui désarmerait les policiers ? L’État bourgeois lui-même ? Ce n’est pas le fait d’être armée de revolvers qui fait de la police un instrument de répression. Et même si dans certains pays les policiers qui patrouillent dans la rue ne portent pas forcément d’armes, cela ne les empêche pas de brutaliser voire de tabasser ou de tuer les pauvres. En France, Malik Oussekine en 1986 a été tué à coups de matraque et Adama Traoré, plus récemment, est mort étouffé dans une gendarmerie du Val-d’Oise, sans qu’aucune arme à feu ait été utilisée.

Lorsqu’auront lieu des explosions sociales, les policiers ou l’armée sortiront de toute façon les armes à feu, même dans les pays où actuellement elles restent rangées dans les râteliers. Il revient aux révolutionnaires, plutôt que s’en plaindre, de l’expliquer, de le faire comprendre, et d’en tirer les conclusions : en dernière analyse, l’issue des mouvements révolutionnaires ne dépendra pas du désarmement de la police, mais de l’armement du prolétariat.

Tout aussi vains sont les agissements, très visibles au printemps dernier et encore tout récemment lors de la manifestation parisienne du 1er mai, des groupes anarchistes ou autonomes qui entreprennent de « combattre » eux-mêmes les policiers, en scandant « Tout le monde déteste la police », ce qui est bien loin d’être vrai. Ces groupes provoquent des affrontements (si toutefois ces agissements ne sont pas le fait de policiers eux-mêmes, plus ou moins subtilement déguisés en casseurs). Ces bagarres avec la police sont parfois le fait de certains jeunes révoltés, mais le plus souvent elles correspondent à une tactique politique bien connue, initiée par les staliniens en leur temps, consistant à provoquer de la répression pour « radicaliser » les mouvements. C’est une technique cynique, consistant à se servir des manifestants comme d’une masse de manœuvre en se moquant bien des victimes éventuelles, voire en les espérant. Ceux qui agissent ainsi jouent, consciemment ou pas, un rôle néfaste dans les mouvements sociaux.

La lutte contre les violences et les exactions policières ne peut pas être individuelle, ni le fait de petits groupes, aussi radicaux soient-ils. Elle ne se mènera pas à la place des masses, à la place des travailleurs. Car ce sont bien ceux-ci, par leur nombre, par leur force collective, par leur organisation, qui auront, quand ils relèveront la tête, les moyens de s’opposer à la police, de contre-attaquer face à ses attaques, voire de la vaincre.

Il y a eu des périodes dans lesquelles les grands partis ouvriers étaient capables d’organiser les travailleurs pour se battre contre la police et s’en faire craindre ; voire, d’avoir une implantation et un poids suffisants pour rendre inutile, dans la vie quotidienne, la présence même de la police. En France, dans certaines villes tenues par le PCF, il y a quelques décennies, la présence de militants nombreux, leur activité, leurs poids, suffisaient à empêcher les exactions des voyous, les vols ou les trafics. Et ils étaient capables de s’organiser eux-mêmes pour s’affronter à eux, le cas échéant, sans avoir besoin de faire appel à la police.

Aujourd’hui, il existe certes aussi des quartiers où la police hésite à aller. Mais c’est pour de tout autres raisons, parce que ces quartiers sont tenus par des bandes de voyous qui font régner la terreur sur les habitants eux-mêmes et sont aussi capables de s’en prendre de façon barbare aux policiers ou aux pompiers, comme l’a montré l’incident de Viry-Châtillon.

Et il faut une bonne dose de stupidité, lorsqu’on est un militant politique, pour se réjouir de voir des policiers se faire brûler vifs dans leur voiture comme cela a été le cas à Viry-Châtillon en octobre 2016. Par simple sentiment humain, d’abord : nous ne sommes pas des partisans du lynchage et de la torture. Et ensuite parce que, politiquement, ce type d’agressions renforce le camp des réactionnaires, de tous ceux qui veulent que la police ait plus de droits, plus de moyens, plus d’armes. Parce qu’ils renforcent l’esprit de corps dans la police et poussent les policiers à se comporter davantage encore comme en territoire ennemi partout où ils passent, dans les quartiers populaires, avec l’envie d’en découdre. Bien entendu, les dealers qui ont jeté le cocktail Molotov dans cette voiture de police s’en moquent et ne réfléchissent pas à cela, mais au bout de la chaîne, c’est la population de ces quartiers qui reçoit les coups, et en particulier la population immigrée.

Une contradiction insoluble sans changer la société

Les policiers, c’est une évidence, travaillent dans des conditions pénibles. Le succès des manifestations de policiers qui ont eu lieu à l’automne dernier a montré l’exaspération qui règne dans ce milieu.

D’abord parce que la bourgeoisie n’a pas l’habitude de traiter avec respect son petit personnel : les commissariats sont dans un état lamentable, les salaires sont minables, le matériel et les locaux en mauvais état. Mais au-delà, la principale tâche de la police est de défendre les privilèges des riches dans une société de classes. C’est un travail qui use et abîme, et qui mène bien souvent aux pires comportements.

Bien des jeunes de milieux populaires entrent dans la police avec de bonnes intentions, persuadés qu’ils vont être utiles, poursuivre les criminels et aider la veuve et l’orphelin. Quand ils ne sont pas, tout simplement, attirés par la perspective d’un emploi stable. On peut d’ailleurs noter que c’est une preuve de plus de l’absence du mouvement ouvrier et du recul de la conscience de classe, parce qu’il fut un temps où, dans les milieux ouvriers organisés, avoir un enfant qui entrait dans la police était une honte.

Mais si, on l’a dit, une partie du travail des policiers est effectivement utile, l’état de la société actuelle, les tâches qui leur sont assignées, les conditions dans lesquelles ils travaillent et l’ambiance générale qui règne parmi eux, sont capables de transformer en peu de temps un jeune policier bien intentionné en un raciste qui fermera les yeux sur les exactions de ses collègues, quand il n’en commettra pas lui-même. Ce n’est pas un hasard si, selon les enquêtes, plus de la moitié des policiers votent pour le Front national. La police, intrinsèquement, est une machine à fabriquer de la violence contre les pauvres et du racisme.

Au final, là encore, c’est un problème qui n’a pas de solution en dehors d’une remobilisation de la classe ouvrière, de la renaissance d’un parti qui apprendrait aux travailleurs à s’organiser et se défendre eux-mêmes. Et surtout, à terme, dans le renversement de ce système.

Dans une société aussi gangrenée par la pauvreté et le chômage que l’est la société actuelle, une société où l’individualisme, le chacun-pour-soi, la débrouille individuelle, la violence, sont devenus le quotidien de milliers de jeunes désœuvrés dans les quartiers populaires, la police est forcément sollicitée quotidiennement par les habitants exaspérés. Sauf que ses interventions aggravent bien plus souvent le mal qu’elles le soignent.

C’est une des contradictions les plus criantes de l’organisation capitaliste de la société, et elle ne trouvera de remède définitif que dans une révolution sociale.

5 mai 2017