Seule la classe ouvrière est une classe révolutionnaire

Yazdır
7 novembre 1997

Il est bien difficile de briser ces barrières, et la classe ouvrière n'y parvient qu'à des périodes exceptionnelles, à des périodes de crises sociales profondes qui ne se produisent que deux ou trois fois par siècle. Mais si, pour tous les marxistes, la classe ouvrière est la seule classe révolutionnaire d'aujourd'hui, au sens historique du terme, c'est qu'elle est la seule force sociale capable de saisir ces occasions exceptionnelles pour bouleverser le fondement même de l'économie capitaliste, c'est-à-dire la propriété privée des moyens de production à laquelle rien ne l'attache.

Aujourd'hui, les grands partis qui se revendiquent de la classe ouvrière ne se situent nullement dans cette perspective. Leur objectif politique se limite à l'accession au gouvernement, pour gérer en loyaux serviteurs, les affaires de la bourgeoisie.

Voilà pourquoi il faut s'élever même contre ce rejet plus subtil de la révolution russe qui vient de ceux qui continuent à se revendiquer du communisme et qui consiste à se référer à Marx mais à rejeter Lénine et le parti bolchévik.

Réduire le marxisme et le communisme à la seule condamnation de la société actuelle, c'est les transformer en une sorte de religion civile qui promet des lendemains qui chantent mais sans donner à la classe ouvrière les moyens de les réaliser.

Oui, il faut de nouveaux partis socialistes et communistes révolutionnaires. Oui, il faut comprendre pourquoi c'est seulement dans un pays où existait un parti comme le parti bolchévik que le prolétariat a pu prendre le pouvoir. Oh, un parti de même nature que le Parti bolchévik en Russie ne serait pas une copie conforme de celui-ci. Le prolétariat en France n'a pas les mêmes traditions, les bonnes comme les mauvaises, et il est plus cultivé que le prolétariat russe. Mais il faut un parti qui ait la même fidélité aux idées et au programme de transformation sociale que le Parti bolchévik, le même dévouement à la classe ouvrière et aussi la même cohésion.

Le premier journal du courant bolchevik naissant avait pour titre Iskra, c'est-à-dire L'Etincelle, et portait comme devise "De l'étincelle jaillira la flamme". Cela semblait à l'époque, c'est-à-dire en 1902, bien présomptueux de la part d'un petit groupe de femmes et d'hommes face à ce mastodonte qu'était l'Etat tsariste, et pourtant c'est cette devise qui annonçait l'avenir.

Alors, nous ne savons pas en quel point du globe et quelle fraction de la classe ouvrière retrouvera en premier le chemin de la conscience de son rôle historique irremplaçable. Nous ne pouvons pas prévoir dans quelle crise sociale, à travers quels combats politiques, elle renouera avec le combat engagé en 1917.

Mais nous savons que l'avenir de la révolution sociale et, par conséquent, l'avenir de l'humanité est dans la direction indiquée le 7 novembre 1917, il y a quatre-vingt ans, par la Révolution russe qui nous dit toujours : "Oui, l'avenir de l'Humanité n'est pas le capitalisme, mais le communisme !".