Motion sur la situation en Côte-d'Ivoire

Drucken
décembre 2004

L'unique raison de la présence de l'armée française en Côte-d'Ivoire est de protéger les intérêts économiques, politiques et diplomatiques de l'impérialisme français dans ce pays et, au-delà, dans les anciennes colonies françaises d'Afrique.

La position du gouvernement français assurant que l'armée française intervient dans le but humanitaire de protéger la vie des Français présents dans le pays est une présentation mensongèrement simplificatrice. La présence massive de Français en Côte-d'Ivoire est liée à la mainmise de l'impérialisme français sur ce pays, par ailleurs base économico-financière de son influence dans les pays alentour. Cadres de grandes sociétés ou patrons d'entreprises moyennes ou petites, une grande partie des Français du pays représentent précisément les capitaux français. L'aspect purement humanitaire de leur situation actuelle doit être réglé par leur rapatriement immédiat.

Une autre propagande, plus mensongère encore, du gouvernement français consiste à affirmer que les troupes françaises sont là pour éviter les violences inter-ethniques. Mais si les troupes françaises se sont interposées entre les deux factions issues de la scission de l'armée ivoirienne, entre celle qui contrôle le Nord et celle qui contrôle le Sud, elles ne se sont jamais interposées lors des conflits ethniques ni n'ont empêché la chasse aux immigrés burkinabés ou maliens. Le gouvernement français n'a même pas profité de son autorité politique sur les dirigeants ivoiriens successifs pour stopper l'utilisation de la démagogie ethniste dans leur lutte pour le pouvoir.

Nous n'affirmons pas pour autant que l'armée française doit être remplacée par les troupes de l'ONU ou par celles de l'Union africaine.

La guerre des États-Unis contre l'Irak n'aurait pas changé de nature par le simple fait d'avoir obtenu la caution de l'ONU. Que l'impérialisme français agisse avec un mandat de l'ONU ne change rien au fond, pas plus que cela ne changerait de faire protéger ses intérêts par des soldats africains envoyés par des chefs d'État complaisants.

En aucune façon, nous ne soutenons ou approuvons la politique de Gbagbo, dont le régime est une dictature à peine déguisée, et qui, comme ses prédécesseurs, n'a pour objectif politique que d'être reconnu par l'impérialisme français comme le serviteur local de ses intérêts. Sa démagogie xénophobe et ethniste est totalement contraire aux intérêts des peuples qui vivent en Côte-d'Ivoire.

2 décembre 2004