Profession de foi commune Ligue Communiste Révolutionnaire - Lutte Ouvrière pour les élections régionales

Décembre 2003 - Janvier 2004

Ces élections régionales sont l'occasion, pour des millions de travailleurs, de refuser la dégradation de leur vie quotidienne et d'affirmer leur opposition à la politique d'agression menée par le gouvernement Chirac-Raffarin et par le grand patronat. Elles permettent aux travailleurs d'avancer les objectifs indispensables à imposer dans les luttes futures.

Pas un jour ne se passe sans que soient annoncées des attaques contre les travailleurs et les chômeurs. Aucune région n'est épargnée. Les plans de licenciements se multiplient et certains départements se transforment en désert industriel. Le chômage augmente régulièrement. Les salaires ne suffisent pas à rattraper l'augmentation des prix. Les jeunes et les femmes sont les premières victimes du travail précaire et du temps partiel imposé. La nouvelle législation sur les retraites aboutit à augmenter la durée du travail tout en réduisant les pensions de retraite. Le gouvernement remet en cause les congés en s'attaquant aux réductions du temps de travail, ce qui aggravera l'exploitation de millions de travailleurs.

Ce que le gouvernement appelle des réformes est une attaque contre les classes populaires. Pour satisfaire le grand patronat, il fait passer en force des mesures qui, toutes, ont des conséquences graves et parfois dramatiques, en particulier pour les couches les plus pauvres.

Sous prétexte de déficit de la Sécurité sociale, le gouvernement augmente le forfait hospitalier et supprime le remboursement d'un nombre croissant de médicaments.

Il a poussé l'ignominie jusqu'à réduire à deux ans maximum le versement de l'Allocation spécifique de solidarité destinée aux chômeurs en fin de droits, condamnant ceux-ci au RMI, c'est-à-dire à la pauvreté. Le gouvernement refuse d'augmenter les minima sociaux. Il diminue l'impôt sur le revenu, ce qui favorise les plus riches. Mais il augmente les taxes, les impôts indirects qui frappent surtout les classes populaires.

Les aides et les subventions au patronat creusent le budget. Du coup, le gouvernement ampute les crédits pour les hôpitaux, pour les maisons de retraite qui n'ont plus les moyens d'embaucher du personnel en nombre suffisant. Cela s'est traduit cet été par 15 000 morts, la plus grande catastrophe que le pays ait connue depuis la guerre. C'est de l'homicide au moins par imprudence. Et, en plus, il a osé profiter de l'émotion créée pour supprimer un jour férié pour les salariés.

Il refuse aux enseignants les moyens d'assurer aux enfants et aux jeunes des écoles publiques une éducation convenable.

Les services publics, les écoles, les bureaux de poste, les hôpitaux ferment dans les quartiers populaires et les campagnes. Il y a jusqu'aux pompiers qui manquent de matériel. Les projets de réforme du gouvernement Raffarin en matière de décentralisation aggravent les inégalités et la situation de millions de personnes dans les régions les plus défavorisées.

Ceux qui dirigent l'État et l'économie pillent et ruinent la société pour les profits du grand patronat. L'organisation capitaliste de l'économie mondiale réduit à la misère des millions d'êtres humains pour accumuler des richesses fantastiques entre les mains d'une minorité. Ce sont les États et les multinationales qui font la loi. La recherche du profit maximum menace la nature et l'environnement. Elle fait peser sur la population le risque nucléaire comme le risque industriel, dont les travailleurs des entreprises dangereuses ou polluantes sont les premières victimes.

Assez d'une politique qui condamne sept millions de travailleurs à vivre avec des revenus en dessous du seuil de la misère.

Nous voulons une société d'où soient bannies toute oppression et toute discrimination, toutes les violences contre les femmes, où soient respectées toutes les libertés démocratiques, que l'on soit avec ou sans papiers. Nous dénonçons les lois sécuritaires de Sarkozy.

Pour mettre fin aux drames individuels et collectifs que provoque cette régression sociale, il faut enlever au patronat et aux financiers la dictature qu'ils exercent sur l'économie.

Oui, il faut des mesures d'urgence !

Il faut garantir l'emploi en commençant par interdire les licenciements collectifs dans les entreprises qui font du profit sous peine de réquisition de ces entreprises. Dans les grandes entreprises prétendument en difficultés, il faut prendre sur les capitaux placés ailleurs, sur la fortune personnelle des patrons et des gros actionnaires, pour assurer leurs salaires aux travailleurs.

Il faut arrêter les exonérations de cotisations sociales patronales et supprimer les subventions accordées aux entreprises. Et il faut qu'avec l'argent ainsi économisé, l'État crée des emplois utiles qui manquent dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, à l'Éducation nationale, dans les transports en commun.

Il faut arrêter toutes les privatisations et étendre le service public sur tout le territoire et aux entreprises qui font du profit sur les besoins élémentaires de la population : distribution de l'eau, industrie pharmaceutique. Il faut aussi que l'État embauche directement pour construire des logements à loyers abordables, des crèches et des garderies et des installations collectives dans les quartiers populaires.

Il faut relever le taux de l'impôt sur les bénéfices, ainsi que sur les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu ; imposer plus lourdement les spéculations boursières et supprimer les impôts indirects qui frappent plus les pauvres que les riches.

Toutes ces mesures impliquent de rendre publics et accessibles aux travailleurs et à la population les comptes réels des grandes entreprises, privées ou publiques, comme les comptes en banque des gros actionnaires. Les salariés, les consommateurs, toute la population pourraient ainsi avoir un contrôle sur leur fonctionnement aujourd'hui secret.

Ces mesures d'urgence sociale, ce sont les luttes collectives qui les imposeront. Ceux qui ont fait grève et manifesté au printemps dernier ont montré la voie.

Vous pouvez, en votant pour notre liste, faire de votre bulletin de vote un geste politique, un encouragement pour les luttes comme pour tous ceux qui veulent agir pour les droits des travailleurs afin de mettre fin à la tyrannie des gros actionnaires et de la Bourse.

La politique du gouvernement, soutenu par la droite, doit être rejetée.

Quant à Le Pen, c'est notre pire ennemi. Ce milliardaire veut aggraver cette politique de régression sociale en s'attaquant encore plus aux travailleurs, en commençant par les immigrés.

Mais la volonté de mettre un coup d'arrêt à la politique actuelle ne peut s'exprimer par un vote pour les partis qui ont soutenu le gouvernement Jospin. Car ils veulent continuer la même politique qu'ils ont menée lorsqu'ils étaient au pouvoir : multiplier les cadeaux aux patrons, laisser faire les licenciements, privatiser les services publics. Aujourd'hui dans l'opposition, ils refusent même de s'engager à annuler, s'ils reviennent au pouvoir, toutes les mesures anti-populaires prises par la droite.

Voter pour les listes LCR-LO (ou LO-LCR) :

C'est approuver un plan d'urgence contre le chômage, la précarité et la misère ;

c'est voter contre la politique du gouvernement Chirac et Raffarin et les partis de droite ;

c'est rejeter radicalement l'extrême droite et faire contrepoids à Le Pen et au Front national ;

c'est désavouer les partis de l'ex-gauche plurielle et la politique qu'ils ont menée au gouvernement.

En votant pour les listes conduites par LO et la LCR (ou LCR et LO), vous pouvez élire dans les conseils régionaux des hommes et des femmes qui y représenteront les intérêts des travailleurs, seront fidèles à leurs engagements et seront avec vous pour préparer les luttes collectives de demain.