Le NPA à la recherche d’une politique

Yazdır
juillet - août 2017

Le choix de l’attitude et de la ligne politique du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’occasion des élections législatives a suscité des discussions en son sein. Elles ont été rendues publiques par les positions contradictoires prises par les différents comités locaux du NPA et par des tribunes publiées dans L’Anticapitaliste. L’un des objets de ces désaccords étant les relations avec Lutte ouvrière, nous revenons dans cet article sur ce qui distingue LO et le NPA, dans leurs perspectives politiques générales comme dans l’appréciation des tâches des militants révolutionnaires face à la situation politique actuelle.

Le NPA et les élections législatives

Le Conseil politique national (CPN) du NPA, réuni après la présidentielle, a décidé, à 71 % des participants, de présenter des candidats du NPA aux élections législatives dans un nombre réduit de circonscriptions, en proposant à LO un accord de répartition. Le même CPN décidait à la majorité extraordinaire de… 51 %, d’appeler à voter Lutte ouvrière dans les circonscriptions où le NPA ne serait pas présent. Forte de ces décisions, une délégation du NPA rencontrait, à sa demande, une délégation de Lutte ouvrière, le 5 mai… soit dix jours avant l’ouverture du dépôt officiel des candidatures. Ce ne sont pas tant nos désaccords politiques, même s’ils sont réels, qui nous ont conduits à ne pas donner suite à cette non-proposition, que la désinvolture et le dilettantisme du NPA. Il nous demandait en substance, à la veille du dépôt et alors que nous avions annoncé depuis des mois notre intention de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions métropolitaines, de retirer nos candidats dans 75 circonscriptions sans nous préciser lesquelles. Une semaine plus tard, lors d’une deuxième rencontre, le NPA ne pouvait toujours pas préciser les circonscriptions où il souhaitait se présenter, arguant que ce nombre était conditionné à l’état de ses finances.

Plusieurs comités départementaux du NPA, dans la Vienne, l’Orne, le Bas-Rhin par exemple, se sont exprimés dans la presse régionale, parfois avant même la rencontre du 5 mai, pour regretter « l’extrême division de la gauche » et en tirer la conclusion que « se maintenir ne serait pas à la hauteur de la situation politique », « déroulerait le tapis rouge au Front national » et « ajouterait de la division à la division [1] ». Loin d’appeler à voter pour les candidats de Lutte ouvrière, ces comités appelaient les électeurs de Philippe Poutou à « se tourner vers la candidature de leur choix à la gauche du PS. […] Ils peuvent également faire le choix de ne pas se déplacer ou de voter blanc face au triste spectacle offert par la gauche. » Autrement dit, pour ces militants, Lutte ouvrière, La France insoumise, le PCF ou les écologistes, c’était du pareil au même, sans la moindre différence politique.

Le NPA 67 a même ajouté : « On ne tient plus à jouer les faire-valoir de cette démocratie d’apparat. » Plutôt que de dire clairement qu’ils renonçaient à présenter des candidats faute de motivations politiques, de moyens financiers ou des deux à la fois, ces militants ont préféré théoriser leur renoncement. Si le caractère antidémocratique de ces élections est incontestable, cela n’a pas empêché le NPA de présenter des candidats à ces élections dans le passé et Philippe Poutou à la présidentielle. Depuis plus de 150 ans, les révolutionnaires ont appris à utiliser le suffrage universel, malgré ses limites, pour faire des campagnes politiques et pour envoyer des représentants des travailleurs au Parlement bourgeois.

À Gérardmer dans les Vosges, comme à Louviers dans l’Eure, les militants locaux du NPA n’ont pas seulement renvoyé dos à dos tous les partis « à la gauche du PS ». Avec l’unité contre Macron comme seul programme politique, ils ont présenté des candidatures communes France insoumise, PCF, Ensemble et NPA, sous l’étiquette de la France insoumise, visiblement pas gênés par le nationalisme exacerbé de Jean-Luc Mélenchon.

Finalement, le NPA n’aura présenté que 27 candidats sous son étiquette. Certains militants s’en désolent, comme ceux de la tendance Anticapitalisme et révolution, signataires d’une tribune dans L’Anticapitaliste accusant « les camarades minoritaires au dernier CPN [d’avoir] développé une politique au CE visant à limiter au maximum le nombre de candidatures, parfois sur des régions entières ou en multipliant les obstacles techniques » (no 387, 8 juin 2017).

Les mêmes réticences s’étaient déjà exprimées à propos de l’élection présidentielle. Si l’on en croit le compte rendu publié dans l’Anticapitaliste no 368, c’est par 31 voix contre 28 et 10 abstentions que le CPN de janvier a entériné la candidature de Philippe Poutou. On fait plus enthousiaste ! Jusqu’au dernier moment, toute une partie du NPA a espéré qu’émerge « une candidature du mouvement social », autrement dit issue de Nuit debout ou de la mobilisation contre la loi El Khomri. Mais, faute d’un tel « leader naturel », le NPA a décidé, à une courte majorité, de présenter la candidature Poutou. Cette décision tardive et ce manque d’enthousiasme expliquent largement les difficultés rencontrées pour recueillir les parrainages nécessaires, sans qu’il soit nécessaire d’invoquer une cabale du Parti socialiste ou un système verrouillé.

Ces militants ne sont pas seulement hostiles à des rapports privilégiés avec Lutte ouvrière, qu’ils qualifient, dans un texte publié dans ce même numéro de l’Anticapitaliste, « d’inflexion inquiétante » et « d’axe contre-productif ». Ils semblent hostiles à l’idée même de présenter des candidats autonomes du NPA pour défendre sa propre politique.

Tout réinventer ?

Dans ce même texte, ces militants écrivent : « Nous vivons la fin d’une période, […] un bouleversement total » et « ce que nous avons devant nous n’est rien moins que de refonder un projet politique, social, idéologique, radicalement alternatif au capitalisme dans toutes ses dimensions ordolibérale, productiviste, sécuritaire, raciste, sexiste… Cette tâche ne peut être accomplie qu’avec celles et ceux qui sont les animateurEs des mouvements sociaux, qui se battent au jour le jour avec détermination contre l’un de ces aspects néfastes. »

Si la période est nouvelle, cela rend encore plus nécessaire d’offrir aux classes populaires une boussole politique pour comprendre ce qui, dans la société comme dans son expression politique, est nouveau et ce qui ne l’est pas. Changer de projet à chaque changement de période politique, c’est se laisser ballotter par les événements sans pouvoir agir sur eux. C’est déjà ce type de raisonnement qui avait présidé à la naissance du NPA en 2009, conduisant ses fondateurs à abandonner les références au trotskysme, voire au marxisme, pour ouvrir largement les portes et les fenêtres, accueillir des libertaires, des écologistes, etc., théorisant qu’un parti ne saurait être ni une avant-garde ni une boussole politique mais un vague outil. Sans avoir jamais fait le bilan politique et organisationnel de cette opération, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle laisse, huit ans plus tard, un NPA plus faible qu’il ne l’était à sa fondation, ces militants persistent et signent. Ils en sont aujourd’hui à vouloir tout réinventer sur le terrain des idées, estimant n’avoir rien à garder ni des analyses marxistes ni des perspectives communistes.

S’il est incontestable que le capitalisme exacerbe toutes les oppressions, qu’elles soient sociales, raciales, sexistes, et engendre une multitude de crises et de dégâts environnementaux, sanitaires, migratoires, sans parler des guerres et de multiples formes de barbaries, c’est bien le capitalisme lui-même qu’il faut combattre, c’est bien la domination de la bourgeoisie sur la société qu’il faut abattre. S’il y a bien des raisons de dénoncer le harcèlement policier et la violence parfois mortelle dont sont victimes les jeunes des banlieues et des quartiers populaires, il est vital de montrer à cette jeunesse en quoi elle est maltraitée d’abord parce qu’elle est précaire, au chômage, en bref parce qu’elle fait partie de la vaste classe des exploités, et pas d’abord à cause de sa couleur de peau ou de sa religion. S’il y a de quoi être inquiet face aux effets du réchauffement climatique ou aux dégâts de l’agro-industrie, brandir la question écologique en la détachant de la division de la société en classes, sans discuter de qui possède les moyens de production et met en œuvre les divers moyens techniques, sans mettre en avant l’expropriation des capitalistes et la question du pouvoir, est une posture apolitique qui n’offre pas le moindre levier pour régler la question. Cela revient à répéter des formules creuses et même parfois réactionnaires, comme Philippe Poutou lors de l’émission « 15 minutes pour convaincre » sur France 2, le 20 avril, qui se faisait l’apologiste de « la petite propriété paysanne » face à l’agrochimie. Comme si l’avenir de l’humanité était le retour à la petite propriété paysanne, victime depuis deux siècles de la loi du marché capitaliste, plutôt que le recensement systématique des ressources et la planification des productions agricoles, de leur distribution, dans le respect des hommes, de la nature et de la santé publique. Tous les moyens de cette planification sont en place et la question fondamentale est d’en arracher le contrôle aux Cargill et autres Louis-Dreyfus qui en ont le monopole.

Quelle unité et pour quoi faire ?

Tous les militants du NPA ne sont pas aussi viscéralement hostiles à Lutte ouvrière. Une autre tribune publiée dans le même numéro de l’Anticapitaliste affirme que leur organisation « n’est pas à égale distance des réformistes et des révolutionnaires », ajoutant que « les révolutionnaires, au-delà de leurs divergences, peuvent faire bloc pour défendre leur camp, y compris en montrant un minimum de solidarité au moment des élections ».

Il nous est arrivé de nous présenter à des élections avec la Ligue communiste révolutionnaire, dont est issu le NPA, et même, entre 1999 et 2004, le temps d’un mandat européen, d’avoir des élus en commun. Même si le NPA a abandonné la référence au communisme, des accords électoraux restent possibles. D’ailleurs, pour contourner des systèmes électoraux antidémocratiques, les révolutionnaires ont su parfois nouer, depuis qu’existent les élections, des alliances électorales y compris avec des partis bourgeois pas du tout révolutionnaires. Encore faut-il que la situation politique le rende utile, que nos deux organisations y trouvent leur compte et qu’elles fassent preuve d’un minimum de sérieux dans la préparation d’un tel accord électoral. Ce qui n’a pas été le cas pour ces élections législatives.

En réalité, la politique générale du NPA, toutes tendances confondues, reste la recherche de l’unité, non pas principalement avec Lutte ouvrière mais avec toutes les composantes de la gauche dite radicale. Ainsi l’éditorial de l’Anticapitaliste du 18 mai affirme-t-il : « Il nous faut porter l’idée d’un élargissement et d’un dépassement des forces de l’extrême gauche et de la gauche radicale, mais aussi et surtout la convergence des forces inorganisées des luttes, des luttes du salariat mais aussi de celle pour l’égalité des droits et celles de nouveaux terrains comme la justice climatique. »

La gauche radicale, sous la plume du NPA, inclut la France insoumise, le PCF, Ensemble et divers autres groupes. Interrogé le 22 mars sur LCI à propos de Mélenchon, Philippe Poutou répondait : « C’est ce qu’on appelle la gauche radicale, la gauche antilibérale, donc évidemment il y a des points communs, mais on a aussi de gros désaccords. »Si les mots ont un sens, élargir et dépasser la gauche radicale signifie regrouper jusqu’à la France insoumise et même au-delà, vers les survivants du PS. Interrogé le 8 juin par Laurence Ferrari sur CNews, Olivier Besancenot a d’ailleurs lancé un appel « à la France insoumise, au Parti communiste, à Lutte ouvrière, aux organisations libertaires et peut-être même au Parti socialiste » pour une réunion unitaire contre la loi Macron. On se retrouvera peut-être aux côtés de ces partis dans de futures mobilisations contre les attaques du gouvernement. Mais leur proposer de faire un front politique face à Macron, c’est affirmer que tous ces partis se valent ; c’est aider les politiciens qui les dirigent à rebâtir une nouvelle mouture de la gauche réformiste, au moment où les travailleurs sont en train de la rejeter parce que, au pouvoir, elle les a trahis, attaqués, écœurés.

Il n’y a pas trente-six voies : les anciens de la LCR ou du NPA qui voulaient rebâtir la « vraie gauche » sur des bases réformistes ont fini par rejoindre, à un moment ou à un autre, feu le Front de gauche puis la France insoumise, qui a l’ambition affichée de prendre la place du PS et du PCF. Ceux qui, au NPA, refusent cette orientation, qu’ils soient gênés par l’égocentrisme de Mélenchon ou par le nationalisme et les postures protectionnistes voire xénophobes de son mouvement, cherchent aujourd’hui un nouveau raccourci pour accélérer la révolte sociale. Mais il n’existe pas de raccourci.

Au soir du deuxième tour de la présidentielle, Philippe Poutou déclarait : « Une période de combat est devant nous, et nous devons organiser le “tous ensemble”, inverser le rapport de force, construire un front pour défendre dans l’unité nos droits sociaux et démocratiques. »

Les travailleurs ont incontestablement un gouvernement de combat en face d’eux. Mais il ne dépend ni des militants révolutionnaires ni même des confédérations syndicales, le voudraient-elles, de déclencher les luttes d’ampleur nécessaire pour « inverser le rapport de force ».

Réimplanter la conscience de classe

Pour « organiser le tous ensemble », il faut qu’existent des luttes réelles, des luttes d’ampleur. Il ne pourra y avoir un « front pour défendre dans l’unité nos droits » que lorsque des millions de travailleurs et de jeunes seront mobilisés. Et ce qui sera décisif, vital, c’est qu’à ce moment-là, les travailleurs trouvent des idées, un programme de lutte, qui correspondent aux intérêts de leur classe. Il faudra qu’ils se battent pour les objectifs communs de leur classe, qu’ils se battent par exemple pour imposer leur contrôle sur la marche des entreprises, sur les comptes et les décisions des capitalistes, et pas pour réclamer au gouvernement une politique industrielle ou des mesures protectionnistes avec des taxes à l’importation ou, pire, le rejet des travailleurs détachés. Or toutes ces idées dangereuses et réactionnaires sont actuellement défendues au sein de la classe ouvrière, et pas seulement par les partisans du Front national.

La raison d’être des militants révolutionnaires, c’est que dans la prochaine période de montée des luttes les travailleurs trouvent sur leur chemin des militants compétents, se plaçant clairement sur le terrain de la lutte de classe. Dans de telles périodes, il y a une accélération de la prise de conscience. Dans de telles périodes, la classe ouvrière fournira des militants par centaines, par milliers. Mais, pour qu’ils soient en mesure d’incarner les intérêts de leur classe, et plus généralement de toute la société, il faut qu’existent les idées, le programme qui exprime ces intérêts, qui n’est pas suspendu en l’air mais incarné par des femmes et des hommes conscients.

Notre tâche actuelle est de trouver et de former de tels militants. C’est possible à travers les luttes, petites ou grandes, défensives ou offensives, dans la résistance quotidienne à l’exploitation, dans les périodes de montée ou de reflux. C’est possible, aussi, dans les périodes électorales comme celle que nous venons de vivre pendant toute une année.

C’était l’objectif de la campagne de Nathalie Arthaud, différente en la matière de celle de Philippe Poutou. Dans une tribune publiée le 28 avril sur le site du NPA, Isabelle Ufferte et Yvan Lemaître l’ont bien noté, même s’ils en tirent une conclusion rigoureusement inverse. Ils écrivent à propos de Philippe Poutou : « Sa force a été d’être, sur la scène politique, l’ouvrier dans lequel des milliers d’autres salariés se sont reconnus, en rupture avec le système et ses rites, la faiblesse de Nathalie a été de tenir un discours par trop formaté, même si souvent son argumentation était plus serrée, plus structurée que celle de Philippe. »

Pour ces militants, « trop formaté » signifie que Nathalie Arthaud a utilisé un vocabulaire de classe, des raisonnements marxistes, qu’elle a parlé d’exploitation, de bourgeoisie et qu’elle a fait référence à l’héritage et aux références du mouvement ouvrier, sans cacher nos perspectives communistes. En clair, elle a cherché à faire réfléchir les travailleurs sur les responsables de la crise, sur les voix et les moyens de combattre les capitalistes.

Quand Philippe Poutou a consacré une large part de son temps de parole à dénoncer « les politiciens professionnels déconnectés de la vie des gens normaux », cultivant face à eux son personnage d’ouvrier insolent, Nathalie Arthaud a voulu démasquer, derrière les politiciens qui occupent le devant de la scène, les capitalistes qui dirigent réellement la société. Sa préoccupation était d’élever le niveau de conscience des travailleurs, pas d’être une simple caisse de résonance de leurs colères ou de leurs frustrations. La tâche des révolutionnaires n’est pas simplement d’exprimer le ressentiment de dizaines de milliers de travailleurs vis-à-vis des politiciens, mais d’en faire un point de départ pour leur permettre de comprendre les ressorts de l’exploitation. Sinon on en reste au niveau apolitique du « dégagisme ».

S’atteler à construire un parti communiste révolutionnaire

Malgré les échos positifs rencontrés au cours de la campagne présidentielle, aussi bien par Philippe Poutou que par Nathalie Arthaud, malgré la satisfaction, pour notre part, d’avoir pu faire entendre les intérêts politiques des travailleurs, nous avons constaté, les uns et les autres, notre faible score. Ce résultat reflète avant tout l’état de notre classe, le manque de confiance des travailleurs dans leur force collective. Il résulte des décennies où les organisations ouvrières ont méthodiquement remplacé la conscience de classe par les valeurs républicaines, la lutte de classe par le vote utile en faveur de la gauche, puis de la droite sous prétexte de « barrer la route à l’extrême droite », l’internationalisme par le nationalisme.

De ce point de vue, on peut dire, en effet, que « nous vivons la fin d’une période ». Le mouvement ouvrier conscient est aujourd’hui en miettes, profondément déboussolé. Tout est à reconstruire. Mais la question qui se pose est de savoir sur quelle base politique on reconstruit et comment on s’y prend.

Pour nous, la base politique c’est celle du communisme, autrement dit du renversement du pouvoir politique de la bourgeoisie, de la prise du pouvoir par la classe ouvrière, au sens large, avec toute sa variété et ses multiples statuts, seule force sociale capable de faire cette révolution, car elle existe partout sur la planète, car elle fait fonctionner toute l’économie et n’a rien d’autre à perdre que ses chaînes.

Cela suppose de réintroduire les idées communistes, autrement dit la perspective d’une révolution sociale qui détruira l’État au service de la bourgeoisie ; de réintroduire la conscience de classe dans la classe ouvrière, dans les entreprises, dans les quartiers populaires, parmi la jeunesse, parmi les précaires, qu’ils soient des autoentrepreneurs ubérisés ou des intérimaires surexploités. Cela suppose de mettre en avant ce qui unit tous les exploités face à leurs exploiteurs, et pas ce qui contribue à les diviser entre eux, leur religion, leur origine ou leur statut. Cela signifie permettre au maximum de travailleurs de comprendre qui sont leurs vrais ennemis, leurs faux amis, les responsables de la crise et du chômage, quels sont les mécanismes de l’exploitation, les tenants et les aboutissants du capitalisme.

La tâche concrète de l’heure est d’implanter ces idées dans les entreprises, dans les quartiers, dans la jeunesse populaire ou intellectuelle, de regrouper les femmes et les hommes qui se reconnaissent dans ce programme, de trouver et surtout de former des militants, pour rendre ces idées vivantes, concrètes et assurer leur transmission.

19 juin 2017

 

[1]  Extraits du communiqué du NPA de l’Orne publié dans l’édition d’Alençon de Ouest-France.