L'environnement, une valeur marchande

Yazdır
13 décembre 1996

Les patrons savent se mettre au vert quand ils y voient leur intérêt. Ils ont su bien souvent "recycler" la mode écologiste à leur profit.

Rhône-Poulenc fait sa publicité autour de l'écologie tout en étant parmi les gros pollueurs sur le plan mondial. Son PDG, Jean-René Fourtou, l'a dit lui-même : "D'une charge nécessaire, l'environnement est devenu un "business" pour nous".

Le traitement des déchets est devenu une branche industrielle sur laquelle la Générale et la Lyonnaise des eaux occupent une position de quasi-monopole. Si l'amiante a rapporté en son temps, le marché du désamiantage est aujourd'hui convoité. Les produits "verts", ou "éco-produits", se sont multipliés il y a même eu des SICAV "vertes" lancées sur le marché financier voici quelques années : cela entre dans le cadre de la concurrence.

Plus fort : aux Etats-Unis, des "droits à polluer" ont été instaurés. Des entreprises peuvent choisir de s'équiper anti-pollution ou de payer pour avoir le droit d'émettre un certain montant de substances nocives. Elles peuvent céder leurs droits à d'autres entreprises qui trouvent plus avantageux de polluer en payant. Les échanges passent par une société de courtage. Avec un véritable marché boursier des "droits de pollution", un sommet est atteint !